jeudi 29 mai 2008

Comme un message dans le vent...

Un message un peu fourre-tout aujourd'hui, mais je n'ai malheureusement pas le temps de faire autrement (oui, j'ai beaucoup de travail en ce moment, certains pourront témoigner en ma faveur)
Donc parlons d'un sujet facile, puisque l'on va casser du sucre sur le dos des gens qui nous gouvernent.

Tout d'abord, Mme Dati qui a fait parler d'elle à l'assemblée nationale il y a deux jours.
Comme vous le savez peut-être, nos chers députés sont en pleines votations en ce moment pour modifier la sacro-sainte Constitution et moderniser les institutions de notre pays. Deux députés de la majorité, Marie-Jo Zimmermann et Claude Greff ont proposé que soit inscrit dans la Constitution la phrase suivante : "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales."
Noble intention, vraiment. Quoi de plus naturel que l'égalité des sexes soit inscrit dans le texte des textes.
Pas pour Mme Dati (et quelques autres) qui ont demandé de ne pas voter cette proposition. Bien mal leur en a pris car ladite proposition est passée quand même, grâce aux voix de députés des deux cotés de l'hémicycle.
Plus que le camouflet que cela semble représenter, c'est l'anachronisme et le manque de réalisme dont souffre Mme Dati (et quelques autres) qui retient mon attention. Nous sommes 40 ans après Mai 68, 40 ans après le début d'une vague de libération de la condition de la femme sans précédent (la femme mariée n'a plus été considérée comme mineure et a pu travailler sans l'autorisation de son mari, la pilule, l'avortement, le divorce par consentement mutuel).
Pourtant de grandes disparités subsistent entre les deux sexes, notamment dans le monde du travail. Et nous sommes en France, ce qui veut dire que, parfois, il faut un peu forcer pour que les mentalités changent, d'où la proposition d'inscrire l'égalité des sexes au travail dans la Constitution. Mais Mme Dati (et quelques autres) ne semble pas penser qu'il est nécessaire d'inscrire l'égalité des sexes dans le travail. Elle doit complètement ignorer ce que veut dire inégalité entre les sexes.

Dans une même série, notons que le niveau scolaire n'est plus un critère de redoublement, que les cancres se réjouissent. Il semble en effet que les redoublements coutent trop cher, les rectorats déconseillent donc aux établissements de le pratiquer trop ouvertement, tant pis pour le niveau scolaire...
À ce train-là, bonjour pour atteindre 80% d'une classe d'âge au bac, ils vont stagner en terminal avant de s'en sortir...

4 commentaires:

Glaboin a dit…

Entièrement d'accord avec toi sur le besoin d'inscrire l'égalité des sexes dans la constitution au même titre que l'égalité des Hommes (avec un "H" majuscule).
Mais la phrase en question inscrit plus que ça : elle inscrit carrément la discrimination positive dans la constitution ! C'est un sujet plus que délicat sur lequel personne n'est d'accord, à gauche comme à droite. Moi même, je ne suis pas encore absolument certain d'être complètement favorable à la discrimination positive.

Yves Clément a dit…

C'est vrai que c'est un sujet plus que délicat. Une donnée du débat sur la discrimination positive a quand même besoin d'être rappelé, c'est sa dimension "anglo-saxonne" comme dirait un ancien premier ministre.
La discrimination positive n'est pas à priori une mauvaise chose si elle permet de faire avancer les choses. Cela marche très bien au Québec ou ailleurs.
Personnellement, je pense qu'il s'agit d'un problème culturel, les français parfois ont du mal à faire bouger d'eux-mêmes les choses, et sont plutôt réticents à ce qui vient d'outre-atlantique, un peu par tradition gaullienne...

Glaboin a dit…

Bien résumé ! Dois-je en conclure que j'ai des réflexes gaulliens ? Bref, je ne me suis toujours pas décidé sur la question : je suis peut-être trop idéaliste !

Yves Clément a dit…

Ni gaullien, ni gaulliste, rassure-toi...