jeudi 27 mars 2008

Homme-Pac

Il y a quelques temps de cela, des geeks, américans puisqu'ils habitaient New-York, ont eu l'idée magnifiquement geek de jouer à Pac-Man pour de vrai, c'est à dire dans les rue d'une vraie ville (New-york, donc). Idée pleine de bon sens : cela leur permettait d'avoir quelque chose à faire (dieu sait à quel point un geek peut s'emmerder), cela leur permettait aussi (surtout) de s'aérer le cerveau.

Les geeks de chez nous (c'est à dire de Lyon) ont pris la mouche en se disant que ya pas moyen, nous aussi on sait faire des trucs originaux. Et ils ont copiés les geeks américains.

Et j'y était.

Et tellement c'était bien, ils ont fait plusieurs parties.

Geek oblige, un site web relate leurs exploits.
Moins geek oblige, une vidéo montre leurs exploits.

Je peux vous dire qu'on passe d'excellents moments à courir dans tous les sens dans les rues habillé en fantôme ou en Pacman.

Snif

À chaque confrontation sportive entre la perfide Albion et le pays à l'emblème qui chante les pieds dans la merde, mon cœur balance.
Hier soir, la balance penchait du coté de Sa Majesté. En vain.
Les français ont battu les Anglais, même pas avec la classe.
Alors ce matin, mon cœur était triste.

mardi 25 mars 2008

Rions un peu (1)

Pourquoi tant d'évolutionnistes ont voté Bayrou aux dernières élections présidentielles ?
Parce que le milieu est essentiel à l'évolution...









Désolé.

Queens of the Stone Age - Lullabies to Paralyse

S'il y avait un concours du nom de groupe le plus bizarroïde, Queens of the Stone Age l'emporterait haut la main (quoiqu'après une finale âprement disputée avec Arctic Monkeys).
Malheureusement, un tel concours n'existe pas (idée d'émission télé), c'est donc la musique de QOTSA dont je vais parler ici.
Soit QOTSA donc, groupe de rock californien pur jus (de bécane), pas type baba-cool de San Fransisco, ni branchouille de Los Angeles. Nos amis officient du coté de Palm Desert, qui n'est pas au bord de la plage. En 2005 paraissait Lullabies to Paralyse, 4ième album du groupe.
Disons le tout de suite, ce n'est pas un album calme et posé. Lullabies to Paralyse verse plutôt dans les guitares énervées, les riffs endiablés et les rythmique épaisses. Mais ce n'est pas un album de brute pour autant. Il est au rock ce que le rugby est au sport : quelque chose de brute joué par des gentlemen.
Car cet album regorge de perles. Les chansons sont très bien écrites. Les arrangements sont calculés au millimètre. Le tout est brut de décoffrage et donne une furieuse envie de balancer sa tête dans tout les sens et de s'inscrire au concours de air-guitar de Troupomé sur Gadoue. C'est un album qui fait merveille dans une voiture pendant un voyage qui commence à s'éterniser un peu ou le matin au réveil, histoire de se réveiller avec une patate d'enfer.

Plus ou moins, tel est la question

On m'a transmit il y a peu un article du Point qui parlait de génome, plus précisément du nombre de gènes que les chercheurs estimaient être présents dans les génomes des principaux mammifères, c'est à dire les plus délicieux ou ceux avec le plus de personnalité. Cet article relatait le sincère étonnement des dits chercheurs quand les susnommées estimations tombaient bien bas, c'est à dire au même niveau que la plupart des mammifères, à savoir 20 000 gènes par génomes.

Cet étonnement a une source principal d'une simplicité extrême, à savoir que le nombre de gène dans le génome humain avant d' en avoir complété le séquençage était estimé à 80 000 (au bas mot). Autant dire que diviser le nombre de gène par 4 a été étonnant. Surtout, le fait d'avoir autant de gènes qu'une vulgaire souris ou qu'un chien est évidemment difficile à avaler.

Cette estimation très haute avait deux origines liés.
La première était évidemment le manque flagrant d'information sur le génome humain. En ces temps reculés où les bases de données étaient faites à la main sur du papier et où l'Homme devait chasser le mammouth pour survivre, les seuls génomes disponibles étaient ceux de bactéries ou de virus. Pas de quoi faire le poids.
La deuxième est simple : quand on ignore, on suppose. Et on a supposé un nombre aussi élevé pour expliquer la complexité et la supériorité de l'Homme (et de la Femme).

Cette supériorité est plus qu'une idée reçue, c'est un dogme pour certains, même chez les scientifiques. On place volontiers l'Homme sur un piédestal biologique qui semble faire sens : il y a plus de 6 milliards d'individus sur cette planète, il vit longtemps, il a colonisé quasiment tous les milieux, et surtout il possède une intelligence nettement supérieur à ces cousins à banane qui lui permet d'accomplir toutes sortes de choses, d'une blanquettes de veau à une bombe thermonucléaire.
Tout ceci a amené une représentation de l'espèce humaine où elle est bien à part des singes et du reste dans l'arbre des espèces, et où ce qui se passe chez l'Homme sert de référence pour l'ensemble du monde du vivant.

Représentation qui si elle a le mérite de nous mettre en valeur, n'est pas exactement juste biologiquement.

Il est vrai que l'espèce humaine est différente des autres espèces de par ces réalisations technologiques. Pourtant je ne croit pas qu'elles sont le gage d'une supériorité quelconque.
Tout d'abord parce que le concept de supériorité est stupide en biologie. On peut dire qu'une espèce est plus adapté à un milieu particulier qu'une autre, pas qu'elle est supérieure. La supériorité implique qu'elle soit totale, or on ne s'adapte qu'à un milieu particulier.
Ensuite, je doute que la capacité à s'auto-détruire soit un signe de supériorité, voire même d'adaptation au milieu.

Il est très important de noter que d'un strict point de vu biologique, l'espèce humaine n'est qu'une espèce comme une autre. Il n'ya rien d'extraordinaire dans notre génome: nous avons autant de gènes qu'une souris et certaines plantes ont un génome bien plus volumineux. Il n'y a rien d'extraordinaire dans notre longévité: certaines tortues vivent bien plus longtemps, sans parler d'arbres millénaires. Nous avons une tolérance au chaud et au froid assez limité (à armes égales avec d'autres espèces, c'est à dire complètement à poil). Certes nous mangeons de tout mais pas tellement comparé à d'autres. Quant aux comportements typiquement humain, ils sont observables facilement chez d'autres espèces.

Surtout, si nous venions à disparaitre totalement demain, nous ne serions pas considéré comme l'espèce humaine ayant eu le plus de succès. Notre espèce est apparue il y a 45 000 ans. L'espèce Homo neanderthalensis a vécu pendant 100 000 ans, deux fois plus longtemps que nous.

Désolé à tous ceux qui pensent que l'Homme est le sommet de l'évolution, le stade ultime, la fin des fins, mais nous ne somme qu'une brique dans un gigantesque mur. Il est d'ailleurs faux de penser que l'évolution a un but, humain ou pas. L'évolution est l'adaptation au milieu. Le milieu change tout le temps, les espèces également.

Pas le temps

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais l'activité de ce blog a fortement décliné la semaine dernière, et cela ne s'est pas arrangé avec le week-end Patrick (pardon, pascal) que j'ai passé à manger du sanglier avec certains individus apparentés quelque part à coté de vignobles champenois.
La tenue d'un blog exige de la discipline, du travail et une abnégation totale (de négation qui veut dire nier, refuser, et ab, qui signifie littéralement ouaf. Abnégation veut donc dire refuser l'appel du chien pour aller jouer à la baballe).
Donc j'essaye à partir de...



Maintenant.

lundi 17 mars 2008

Votation(s)

Hier était organisé le second tour des élections municipales et cantonales, qui tombaient cette année les mêmes jours par le truchement d’un hasard calendaire.

Je ne suis pas allé voter, mais je l’assume.

Tout d’abord je n’avais pas à voter ce dimanche pour les municipales. (Attention, de l’ironie, c’est glissée dans la phrase suivante ; ami lecteur, saurais-tu la détecter ?) J’ai l’immense joie/plaisir/bonheur (rayez la mention inutile) d’habiter dans une commune où Notre Président a réalisé le score rassembleur de 63% lors des dernières consultations présidentielles et où le député UMP, qui doit avoir un abonnement à vie chez le kiné à force de courbettes, a été élu dès le premier tour de scrutin, avec certes un score moins élevé. C’est donc dans un soucis de logique électorale à faire pâlir d’envie d’importe quel mathématicien que le maire DVD (divers droite) a été réélu dès le premier tour également avec 3/4 des voix (certes, c’était facile, yavait que deux listes). Pour les cantonales, le résultat a été moins évident : 45% au premier tour pour le candidat de droite contre 25% pour son poursuivant de gauche.

Donc je ne suis pas allé voter hier, et je n’ai absolument pas honte.

Tout d’abord, il est facile pour n’importe quel quidam (électeur frontiste, militant Lutte Ouvrière, ex-porte-parole d’un palais présidentiel bien connu) que le résultat de ces cantonales, chez moi en tout cas, était joué d’avance, d’où ce dimanche un certain relâchement de la volonté politique, relâchement que j’avais déjà expérimenté dimanche dernier pour les raisons susnommées.

Ensuite, il faisait franchement moche. Ce n’est pas très facile de trouver en soi l’envi de glisser un bulletin dans l’urne quand des trombes d’eau s’abattent sur la ville, renforcées par un vent violent, force 4, houle force 6-7, faiblissant à 5 en soirée.

Re-ensuite, je suis plutôt du genre à m’insurger contre les appels au vote sanction. 2005, rappelez-vous, fut une grande année pour la démocratie. Je me sens obligé de rejoindre ceux qui, à droite surtout et avec mauvaise foi (pléonasme), hurlent à la mort qu’un scrutin local a des enjeux locaux. La couleur politique et la politique nationale n’ont rien à voir et presque rien à faire dans un scrutin local. Entre un con de gauche et un mec bien de droite, je voterai à droite (en tout cas pour une élection locale). De plus, qui dit élection locale dit candidat local, ou au moins issu de la population locale. Ce qui veut dire que, en règle générale, j’ai horreur des parachutages. Et apparemment, je ne suis pas le seul, ce n’est pas Dominique Perben qui viendra me contredire.
Attention cependant, si je vote local, j’attends que les résultats et leurs analyses le soient également (locaux). Inutile de vous dire donc que, en plus de ne pas être allé voter ce dimanche, je n’ai même pas regardé les résultats à la télévision. En plus, j’avais mieux à faire.

Pour finir, à chaque fois que je glisse le bulletin, je repense à cette phrase du grand Pierre (qui nous manque depuis qu’il a eu l’outrecuidance de mourir, et d’un cancer en plus) : « l’adulte ne croit pas au Père Noël, il vote. » Je me sens vraiment con à chaque fois que j’entends la phrase laconique « a voté » dans le bureau de vote de la mairie annexe de ma commune de droite. Alors cette fois, j’ai décidé, certes de me sentir con, mais de chez moi.

vendredi 14 mars 2008

No Comment

Il y a des moments que j'adore, c'est quand l'actualité parle d'elle-même, sans qu'il y ait besoin de commentaires...

mercredi 12 mars 2008

Rien

Rien

mardi 11 mars 2008

Abus de langages (2)

Je l'avais effleuré lors d'un précédent message, mais ce point mérite amplement le détour au guide Michelin des sujets scientifiques importants de nos jours. Il s'agit de la définition de théorie et fait en science.

En science donc (c'est bien de cela qu'on parle), un fait est tout simplement une observation, rien d'extraordinaire jusque là, inutile de vous faire un dessin.
Toujours en science, une théorie est un ensemble d'idées qui permettent d'expliquer une ou plusieurs observations. Ce qui n'a rien à voir avec une théorie dans le langage courant, où il s'agit de quelque chose de purement hypothétique. En science, toute théorie découle d'observations, c'est normal, on ne peut pas expliquer quelque chose qui n'est pas observé.

La théorie est donc à différencier de l'hypothèse scientifique, qui elle est purement hypothétique (étonnant, non ?). Poser une hypothèse permet de faire des prédictions sur des expériences scientifiques. Les résultats de ces expériences permettent de réfuter ou de confirmer l'hypothèse posée au départ. Ensuite on passe à l'hypothèse suivante.

Tout cela est très joli, c'est même superbe, mais qu'est ce que cela donne appliqué à l'évolution par exemple.

L'évolution est un fait. On peut observer les bactéries évoluer dans les boîtes de culture. On peut voir apparaitre chez les insectes et les microorganismes des résistances à différents pesticides et antibiotiques et même aux OGMs. À plus grande échelle, on peut observer des liens de parenté entre différentes espèces éteintes en analysant leurs fossiles, ou actuelles. Tout cela est solide, prouvé, confirmé.

L'évolution est également une théorie. C'est un ensemble d'idées proposé pour la première fois par un certain Charles Darwin il y a presque 150 ans qui permet d'expliquer l'évolution et les liens de parenté entre espèces : les espèces s'adaptent à leurs milieux respectifs car les individus les plus adaptés sont favorisés lors de la reproduction et donc fournissent plus de descendants. C'est à ce jour la seule et unique théorie unificatrice de la vie qui fonctionne et qui permet d'expliquer l'ensemble des observations en biologie. D'où la phrase désormais célèbre : "Rien n'a de sens en biologie, excepté à la lumière de l'évolution" par un certain Theodorus Dobzhansky.
Le principe même d'une théorie (toujours en science) est qu'elle n'est pas fixée comme un dogme. La théorie de l'évolution a été modifiée au fil des ans pour expliquer toutes les nouvelles découvertes faites surtout dans le domaine de la génétique et de la génomique, même si le principe de base d'adaptation des individus au milieu est toujours resté comme comme primordial.

Alors pourquoi diable ce titre d'abus de langages ? Parce que le mot théorie est aujourd'hui (très) mal utilisé, par le grand public et surtout par les détracteurs de l'évolution. La principale critique de l'évolution est la théorie justement, qu'il ne s'agit pas de quelque chose de prouvé. Cette critique n'en est tout simplement pas une. Car attaquer l'évolution sur le terrain de la théorie est pour le moins stupide, c'est commettre une grossière faute de langage et baser la critique sur cette faute.
Du reste, il est important dans le débat évolution-créationnisme de pouvoir faire la part des choses et ne pas se laisser embrouiller par des questions de langage, d'où l'importance de définir les termes utiliser au préalable.

Abus de langages (1)

Un message assez court (ça je sais faire aussi) pour réparer une bonne fois pour toute une énormité que j'entends jour après jour un peu partout (télé, radio, feuille de chou gratuite, etc...).
Ils 'agit tout simplement du fait que ces messieurs et mesdames les journalistes confondent code génétique et séquence génétique : ils utilisent code génétique pour parler de la séquence génétique. Ils ne pourraient pas avoir plus faux.

La séquence génétique désigne la succession physique de nucléotides le long de la molécule d'ADN : en gros, il s'agit la succession de A, T, G et C qui composent l'ADN.
Le code génétique est le tableau de correspondance qui permet à la machinerie cellulaire de traduire l'ADN en protéine. Par exemple un codon AAG dans l'ADN va correspondre à un acide aminé Lysine dans la protéine.


Vous êtes prévenus. Le prochain qui fait la faute, je me fâche vraiment.

lundi 10 mars 2008

Un peu de moi-même (mais pas trop)

J'ai vu ce type de message dans pas mal de blog que je fréquente à mes heures perdues, il s'agit de faire part de 6 choses totalement insignifiantes (ou pas) à mon sujet. Alors je me lance...

1. Il fut un temps pas si éloigné où j'étais littéralement accro au café, c'est à dire que je ne pouvais pas fonctionner une heure sans avoir ma dose, que mes mains tremblaient et que j'étais devenu absolument irritable entre deux doses. Fort heureusement, j'ai réussi à décrocher. J'ai remplacé la caféine par la théine pour mon plus grand bonheur.

2. J'ai une tendance assez poussée à pleurer au cinéma dès que le niveau d'émotion dépasse un certains stade et surtout quand cette émotion est sincère. Il y a pire, je n'ai absolument pas honte, car quand le film est bien fait, ya pas de raison de se retenir, et parfois ça fait du bien de se lâcher.

3. Je suis un maniaque pour ma musique, dans le sens maladif. Sur mon ordinateur, tous les fichiers doivent être organisés de la même manière, avec le même type d'information. Qu'un fichier dépasse et je n'en dors plus pendant des jours et des jours. C'est pareil pour les vidéos.

4. Je n'ai absolument rien bossé mes deux premières années de fac, ni la troisième d'ailleurs, ce qui ne m'a pas empêché d'obtenir à chaque fois des notes plus qu'honorables. Je me suis contenté d'aller en cours et de relire mes polycopiés la veille des examens (ou presque). Je me suis d'ailleurs toujours senti mal à l'aise face à ceux de mes camarades qui passaient littéralement leur vie à la BU et qui arrivaient à peine à avoir la moyenne. Il y a deux explications possibles : soit je suis un génie absolu, soit le niveau de la fac est tel qu'on peut y réussir sans bosser.

5. Je joue au golf et j'en suis fier. J'exècre les gens qui déclarent que le golf n'est pas un sport, ou bien est un sport de vieux. C'est certes un sport plus technique que physique, mais je mets au défi n'importe qui de faire un parcours en portant le sac sur le dos et d'être frais et pimpant à l'arrivée, et aussi de bien jouer. Quand à "sport de riche", ce n'est pas quelque chose d'absolu et on peut jouer pour pas très cher, il suffit de chercher où et comment.

6. Je ne peux pas m'empêcher de taper mes SMS avec le maximum de "vrais"mots, en corrigeant les fautes de français.

Freedom for my people!

Je vais commencer ce message par des paroles de quelqu'un d'autre, Robert Oppenheimer en l'occurence, américain plus connu pour avoir dirigé le Projet Manhattan que pour sa recette du boeuf braisé.
Ce cher monsieur a donc déclaré il y a quelques années (c'est en anglais dans le texte) :
"The scientist is free, and must be free to ask any question, to doubt any assertion, to seek for any evidence, to correct any errors."
En français, ça donne quelque chose du genre :
"Le scientifique est libre, et doit être libre de poser n'importe quelle question, de douter de n'importe quelle assertion, de chercher n'importe quelle évidence, de corriger n'importe quelle erreur."
C'est une belle définition du métier de scientifique qu'il serait bon de rappeler par les temps qui courent. Car si le scientifique doit rester libre de toute influence extérieur, quel qu'elle soit, c'est tout simplement parce que seul le scientifique est à même d'aller au bout d'un problème scientifique, et surtout d'en trouver de nouveaux. Seul le scientifique a la culture, les connaissances et surtout l'imagination pour faire de la science, pour savoir ce qui est intéressant ou ce qui va l'être d'un point de vu scientifique.
Quand le Président dit qu'il faut revaloriser les sciences de la vie et y injecter de l'argent, je dis oui.
Quand il dit que la société doit diriger la science parce que la société finance la science, je dis non, et ce pour plusieurs raisons.

La première est exposée dans les lignes du dessus : le scientifique doit rester libre, c'est une condition non négociable à une recherche honnête et productive.

La deuxième est plutôt à raison pratique. Comment imaginer que la science soit pilotée et dirigée par des non-scientifiques, c'est à dire des gens qui n'ont pas les bagages nécessaires pour appréhender toutes les subtilités et toutes les implications scientifiques d'un projet. De plus, s'il est difficile de convaincre des non scientifiques qu'un projet est intéressant, il est encore plus dur d'expliquer à des non scientifiques une absence de résultats.

La dernière raison est financière (donc la plus à même de convaincre). Il a été décidé de se focaliser sur les projets de "recherche" appliquée, c'est à dire des projets pour lesquels tout le travail théorique a été fait et où il ne reste plus qu'à trouver des applications industrielles. La conséquence est que seuls seront financés des projets dans des domaines connus, ce qui implique que rien ne sera fait pour aller là où on ne connait rien. Cette recherche va marcher, mais pendant 5 à 10 ans maximum. Car va arriver le moment où tous les domaines connus auront été utilisés jusqu'à la dernière goutte. Et là, sans autre possibilité, la recherche se cassera littéralement la gueule.

Que la société ait son mot à dire sur la recherche, c'est évidement une bonne chose pour éviter certains abus. Que la société et les politiques dirigent seuls la recherche, c'est la mort de la recherche qui est garantie à moyen terme.

J'ai cité Robert Oppenheimer au début de ce message, au risque de provoquer certaines réactions, car ce monsieur est en partie responsable de la première bombe atomique, qui différencie véritablement l'Homme de la bête par sa capacité à s'auto-détruire au moins 40 fois et encore en avoir en réserve. Là je dirais que la bombe atomique n'a pas été une découverte scientifique mais l'application d'un bon nombre de découvertes, elles aussi scientifiques. Ce n'est pas parce que on a découvert la fission nucléaire que la bombe A a été fabriqué dans la foulée, il s'agit plus d'un contexte politique et militaire particulier. Le scientifique doit rester libre, mais il est bien évident qu'on ne peut pas faire joujou avec ses découvertes sans un minimum de précautions et de réflexion.

Sur ce, mes expériences sont sur le point de se terminer, je retourne au travail.

La recherche, des sensations... bien.

Pourquoi travailler dans la recherche ? Grande question que l'on me pose invariablement quand je dis que je travaille dans la science. Aussi vais-je essayer d'y répondre sans vous endormir.
Est-ce pour l'imbattable rapport nombre d'années d'étude/salaire qui ferait pâlir d'envie n'importe quel élève de l'ENA ? Est-ce pour les salaires mirobolants qui feraient passer les parachutes dorés d'avionneurs pour des salaires de petits ouvriers de chaussures thaïlandais ? Est-ce pour les perspectives d'avenir toujours plus nombreuses ? Est-ce pour l'embauche toujours plus facile années après années ? Est-ce pour l'immense considération de la part des politiques dont jouissent les membres de la communauté scientifique ? Est-ce pour les horaires flexibles et le faible nombre d'heures de travail ? Est-ce pour la satisfaction de voir toute les expériences que l'on tente réussir avec brio ? Est-ce pour l'extraordinaire et chaleureuse ambiance qui et les opportunités de coopérations qui fleurissent comme muguet bon marché au bord des routes le premier jour du mois de mai ?

Que nenni !

Si je fais de la science, si j'ai décider de consacrer ma vie à la connaissance et à la compréhension du monde qui nous entoure, c'est juste que je ne savais pas quoi faire d'autre...

PS: il est bien sûr inutile de chercher toute trace d'ironies ou d'humour noir dans ces lignes, mon sens comique est mort quand j'ai regardé un débat politique hier soir.

vendredi 7 mars 2008

Sigur Rós sur YouTube

Ça se passe aujourd'hui et uniquement aujourd'hui.
Sigur Rós diffuse l'intégralité de son domcumentaire "Heima", paru il y a peu en DVD, sur le site british de Youtube.
Ça vaut le détour et c'est exceptionnel.

mardi 4 mars 2008

Supergrass - Road to Rouen

À l'occasion de la sortie du sixième album de Supergrass, je vais parler ici du... cinquième album de Supergrass (logique, non ?)
Soit un groupe de rock anglais de très bonne qualité, responsable il y a pas mal d'année déjà d'un tube qu'on qualifierait volontiers d'hymne pour la jeunesse ("Alright"). Notons qu'ils étaient à peine majeurs à ce moment-là. S'en suit quelques albums de très bon rock, le genre qui donne instantanément envie de se lever de sa chaise pour se tortiller l'arrière-train/sauter dans tous les sens/danser avec les plus belles filles de la soirée (au choix), mention spéciale à "Life on Other Planets" où cette énergie est vraiment communicative.
Trois ans après "Life on Other Planets" (sorti en 2002) est sorti "Road to Rouen" (en 2005 donc), titre à la prononciation plus que bizarre, essayez donc de prononcer ça avec une patate chaude dans la bouche et vous verrez ce qu'endurent les anglophones... Pourquoi Rouen me direz-vous. Tout simplement parce que nos quatre british sont allé s'enfermer dans une grande ferme de la campagne normande pour enregistrer cet opus.

Tout cela est fort intéressant, mais sans grand rapport avec la musique. Si je vous parle de cet album aujourd'hui, c'est pour deux raisons, liées qui plus est.

La première, c'est que cet album est un peu à part dans la discographie du groupe. Les précédents albums ont tous cette vigueur, cette fougue, cette jeunesse qui font que les albums de Supergrass sont très directs, sans temps mort. Là, les choses sont nettement plus posées, réfléchies mais pas calmes pour autant. Le premier titre, "Tales of Endurance" annonce la couleur : un titre rock comme les anglais savent en écrire, où l'envie de sauter au plafond disparait, mais l'énergie reste intact. L'album regorge d'ailleurs de pépites qu'on aurait tord de qualifier de molles ("St. Petersburg", "Low C")...
Pour les habitués de Supergrass, cet album peut dérouter car justement ce qui caractérise Supergrass y est absent, ou du moins bien caché, la jeunesse et la fougue notamment. Mais c'est là le truc. Supergrass réussit à faire un album de Supergrass sans ce qui fait (ou a fait) Supergrass. Derrière, la fougue et la jeunesse, il y a des chansons très très très bien écrites, des mélodies entêtantes, des arrangements soignés et une production qui met tout le monde d'accord.
J'avais donné deux raisons, la deuxième raison est juste au-dessus. Si on prend cet album indépendamment des autres sans connaître le groupe, on va l'écouter avec un grand plaisir, certes pas immédiat mais qui va s'amplifier d'écoute en écoute. Supergrass réussit à produire un album de rock "à l'ancienne", porté, chouchouté, qui dépasse largement le carde de sa propre musique. Ils montrent qu'ils sont capables de sortir de leur propres limites en temps voulu. Supergrass sort du cadre "rock par/pour les jeunes" et devient un grand groupe, dans la qualité de la musique...

Tales of Endurance sur Deezer.

Bonne écoute.

PS: Je précise que le nouvel album de Supergrass, sobrement intitulé "Diamond Hoo Ha" ne sortira que le 24 mars prochain (au Royaume-Uni en tout cas)

HDR

HDR, dans un laboratoire, ça veut dire "habilitation à diriger des recherches". Cela désigne des gens très importants, plus importants que les chercheurs de base, mais moins que leurs chefs (quand même). Ce sont eux qui "dirigent" (tant bien que mal) les thésard.
HDR veut aussi dire "high dynamic range imaging" ou "imagerie à grande gamme dynamique. C'est une technique de photo un peu particulière qui permet d'obtenir des clichés assez surnaturels.
Le principe est d'une simplicité enfantine. Il s'agit de prendre plusieurs photos du même sujet avec plusieurs temps d'exposition différend. Ces photos seront ensuite compilées ensembles par un logiciel (allez voir du coté de chez Framasoft et cherchez "HDR") pour produire une image de très haute qualité.
Le truc est justement de prendre plusieurs photos de la même scène. Chaque photo prise avec une exposition différente contiendra des détails différents du même élément. Ainsi, on pourra faire ressortir sur une même photo HDR les détails sombres et lumineux d'une même scène...

Le mieux est encore de vous montrer un exemple.
Voici une série de photos à différentes expositions:









Et voici le résultat en HDR:















Plutôt joli, non ?

Vu que plusieurs images sont compilées ensembles pour générer ce type d'image, inutile de préciser que l'appareil doit rester fixe entre les prises de vues pour que les images soient identiques. C'est pour cette même raison que les sujets choisis pour ce type de photos sont plus souvent des paysages que des petits nenfants courants dans tous les sens.

J'ai déjà essayé et le résultat est franchement pas mal, même s'il faut passer un petit moment à essayer plusieurs réglages pour les photos et le logiciel.

lundi 3 mars 2008

Créationnisme et évolution

Une conférence aura lieu le mardi 11 mars à 20h30 au Radiant (c'est à Caluire) sur le thème plutôt explicite: "Création & évolution : le débat est-il possible ?"
Le lien web...
L'entrée n'est pas gratuite (vive l'ouverture) mais on comprend vu le casting...

Alfonso Cuarón - Children of Men

Sorti en 2006, ce film se place dans l'Angleterre de l'An sans grâce 2027. Sans grâce parce que l'humanité est devenue mystérieusement stérile. Le film s'ouvre sur la mort du plus jeune humain sur Terre, "Baby Diego", 18 ans à peine...
On suit dans ce contexte Théo Faron (joué avec brillo par Clive Owen), ancien activiste que son ex-femme recontacte après des années de silence pour lui demander un service...
Je n'en dis pas plus concernant l'histoire. Par contre, concernant les acteurs, ils sont tous impériaux, Clive Owen en tête (mais ça je l'ai déjà dit, non ?). Julianne Moore rayonne comme d'habitude, Michael Cain surprend en vieux briscard pétomane et la jeune Claire-Hope Ashitey rayonne elle aussi (je sais ça fait redite, mais c'est la vérité, elles rayonnent toute les deux).

Le gars qui filme le tout s'appelle Alfonso Cuarón, responsable de "Y tu mama también" pour ceux qui connaissent...
Il arrive à donner une texture particulière au monde qu'il filme : l'ensemble est distant, on sent le futur, mais cette distance est toute relative car tout part d'éléments contemporains (les images de prisonniers). Il met dans le film une force particulière qui coupe littéralement le souffle du début à la fin...

C'est vraiment un film essentiel à notre époque car il nous renvois un miroir de notre société, à la fois noir et infiniment juste, le tout filmé avec un brio magistral.
Un film à voir absolument.

Bad Blood

Le nouveaux clip de Supergrass est visible sur la page d'accueil de leur site, en attendant la sortie proche de leur nouvel album.
Je voudrais pas dire, mais il s'annonce plutôt pas mal...

Ya pas que le sexe dans la vie

"La biologie, c'est le sexe", c'est pas moi qui l'a dit mais un monsieur vachement important.
Là, je sursaute un peu.
Le sexe, du moins tel qu'on le conçoit en biologie, est l'échange de matériel génétique pour former des individus uniques.
D'accord pour dire que la biologie est l'étude de la vie et qu'une grosse composante de la vie, c'est la reproduction. Vrai aussi de dire que vu que l'évolution tourne autour de la transmission de ce matériel génétique et que "rien n'a de sens en biologie sauf à la lumière de l'évolution". Donc vu que la reproduction, c'est du sexe, la biologie n'est rien d'autre que du sexe.
Sauf que.
Sauf que sexe veut dire reproduction sexuée, pas reproduction tout court. Qu'est ce que ça change ? Tout, parce qu'il y a de la reproduction sans sexe, et beaucoup plus que ce que l'on pourrait penser comme ça. C'est vrai que quand on regarde autour de nous, l'ensemble des espèces que l'on peut observer sont eucaryotes et à reproduction sexuée de surcroit. Mais toutes les espèces vivantes du monde ne sont pas eucaryotes, encore moins à reproduction sexuée (pas mal d'eucaryotes n'utilisent le sexe que de façon sporadique, si j'ose dire). Chez les deux autres domaines de la vie, les bactéries et les archées (organismes unicellulaires), c'est la reproduction clonale qui domine. Un individu (= une cellule) se divise pour donner deux individus identiques (ou presque). Le sexe existe chez ces organismes, mais est assez rare.

Donc d'accord pour dire que la biologie est l'étude de la vie. Le reste, c'est des cas particuliers.