lundi 5 mai 2008

Du cul des foi(s)

Parlons aujourd'hui des deux sujets qui font qu'un blog rencontre le succès : le sexe et la religion. Commençons par le sexe pour ensuite dériver lentement vers la religion.

C'est la BBC qui l'annonce (et le montre surtout). Cela se passe en Antarctique. Et c'est assez inattendu, voir assez choquant pour certaines âmes sensibles.

En Antarctique, donc, un phoque a essayé de violer un pingouin. Je dis essayé car apparemment, il n'a pas réussi. Ceci me fait dire qu'il s'y est pris un peu comme un manche, vu qu'il (le phoque) a essayé pendant 45 bonnes minutes. Ce qui peut se comprendre : pas la même espèce, le pauvre ne savait pas comment s'y prendre.

Les cas de rapports sexuels inter-espèce ne sont pas rares. Ils s'expliquent par l'inexpérience et la frustration sexuelle que peut causer la faible abondance de partenaire, surtout pour les jeunes mâles. Chez les phoques, c'est même relativement courant.

Ce qui est nouveau (et bizarre), c'est que dans ce cas, un mammifère ait voulu faire du sexe avec un oiseau, pas exactement le même groupe d'espèce...


Voilà pour le sexe, passons à la religion.

Vous n'êtes pas sans savoir que le créationnisme américain est l'un des plus (voir le plus) virulent et actif du monde.
Les créationnistes américains viennent de décider d'amener le front de bataille contre le darwinisme dans le terrain du mainstream et du grand public avec un film documentaire.

Le titre : Expelled: No Intelligence Allowed. Titre qui amène son petit lot de jeux de mots, ainsi on peut bien penser que l'intelligence n'a pas été un pré-requis pour accoucher de ce machin.
Reprenant une formule à la Michael Moore (qui s'essouffle un peu), soit un homme célèbre américain qui se met en scène et parcourt les States pour tenter de prouver de la toute puissance du créationnisme.

Tout y passe : le lobby des évolutionnistes pour empêcher le créationnisme d'avoir la place qu'il mérite, les critiques habituelles de l'évolution, à savoir que Darwin est responsable des Nazis, des camps de concentration, de l'avortement, du communisme et de tout ce qui peut clocher aux États-Unis. Les arguments capillo-tractés (enfin, arguments...) font réminiscence à l'Atlas de la Création, autre œuvre pseudo-scientifique sensée nous démontrer l'erreur de l'évolution.

Les journalistes américains ne s'y sont pas trompé : toutes les critiques (les journaux ultra religieux/de droite mis à part) sont mauvaises.
Plus inquiétant, le public a été moins tranchant. Le film a rencontré un succès, modeste certes, mais un succès quand même. C'est moins effrayant que si le succès avait été franc et massif (encore que le film soit encore à l'affiche au pays de l'oncle Sam). Pourtant, je ne puis m'empêcher d'avoir peur.
En effet, Le public de masse n'est pas habitué à réfléchir de lui-même, il est plutôt habitué à recevoir les opinions toutes cuites, pour peu qu'elles soient bien habillées. Donc un film comme celui-là a toutes les chances de recevoir un écho favorable (en tout cas, non défavorable) et une acceptation passive des thèses qu'il y présente, sans tentative de critique constructive et scientifique. Certes les critiques de film existent (et ont fait leur boulot dans ce cas) mais le problème d'une rumeur qui ne meure pas est qu'elle cesse d'être une rumeur. De même cette hypothèse (j'appuie le mot hypothèse) du créationnisme peut gagner sa normalité par le grand public.
Chose qu'ont très bien comprise les auteurs et producteurs du film. Le public est roi, laissons-le décider. Il aura juste, quoi qu'il décide, non ?

Aucun commentaire: