vendredi 16 mai 2008

Grave, la grève

Hier était organisé une journée d'action par les agents du service public pour protester (pas contents, pas contents) contre les suppression de postes annoncées dans le service public.
Les chercheurs français, étant également membres du service public, avaient décidé d'y participer, en tout cas certains chercheurs.

D'un certain coté, je trouve ça rigolo, les chercheurs qui font grève.

Un des principes de la grève est d'attirer l'attention du grand public sur un problème particulier des grévistes. Par exemple les toilettes de l'entreprisene proposent que du savon à la lavande alors que gros-Roger il est allergique, ou bien travailler et payer des impôts en France depuis des années et se voir refuser toute possibilité de régularisation.
Pourtant, à la base, la grève n'est pas forcément sensée emmerder tout le monde. Ainsi les occupations d'usines n'empêchent personne d'emmener leurs bambins à l'école.
Certaines grève ont un capital emmerde plus important, comme les grèves dans les transports publics. On entend ces jours-là à la radio des messages d'alerte qui préviennent de ce type de grève pour que les usagers prennent leurs dispositions.
Les grèves les plus spectaculaires (et les plus efficaces ?) sont celles qui emmerdent le plus les usagers. Aux grévistes d'être imaginatifs.

Alors quand les chercheurs disent qu'ils font grève, je me marre un peu en imaginant la scène suivante :

Un père de famille écoute la radio le matin au petit déjeuner. Il s'arrête net en entendant "Attention, grève des chercheurs aujourd'hui. Le mouvement risque d'être très suivit". Le père de famille lâche sa tartine et fonce dans la salle de bain.
"Chérie, les chercheurs sont en grève aujourd'hui."
"Meeeerde. Bon, je vais voir les enfants, vas chercher les revues."

La mère va voir ses enfants et leur dit : "Bon, les chercheurs font grève aujourd'hui, ce qui veut dire que la science ne va pas avancer d'un pouce. Comme toujours dans ces situations, à nous de nous débrouiller. Venez avec moi."

Les enfants suivent la mère jusque dans le salon. Le père les attend avec des revues entre les mains.
"Voici les deux dernières issues de Nature et de Science, plus un Genome Research et un Molecular Biology and Evolution parce qu'on est pas des sagouins. À vous d'analyser et de critiquer des articles intéressants. À vous de faire avancer la science aujourd'hui"
"Maman, je peux avoir un PLoS, s'il te plait ?" fait la plus grande.
"Bien sûr, tu sais que les journaux open access sont bons pour ta croisance."

La mère descend à la cave pour utiliser son labo de biologie moléculaire perso. Le père allume son ordinateur et commence à analyser le génome humain.

Franchement.
Une grève de chercheurs ne va pas changer la façon dont le français moyen beurre sa tartine le matin. Ce n'est pas pour ça que faire la grève pour des chercheurs ne sert strictement à rien. Mais ça ne sert pas à grand-chose de nos jours.

2 commentaires:

Vivien a dit…

bonne fête yves !!! :)

Yves Clément a dit…

Merci Vivien, ça fait chaud au cœur...
(si si, vraiment)