mardi 20 mai 2008

Comme unique con...

Puisque la taille de mes messages sont inversement proportionnels au nombre de commentaires (merci snoow), j'ai décidé ce matin d'avoir un peu la paix et d'écrire un message un peu plus long que celui d'hier (en même temps, ça va pas être dur, à part se lancer dans une grande série en 26 épisodes intitulée "les lettres de l'alphabet"...).

Donc, ce matin, de quoi que j'vais causer dans le web, de science évidemment, mais surtout de comment les scientifiques communiquent-ils.

Dire que la communication est essentielle en science, ce serait dire que le service est essentiel dans un grand restaurant, on radote à mort, là. Je dirai plutôt que la communication vaut la moitié du travail de scientifique, en temps et en importance. Les colloques, les articles, les séminaires, les réunions font partie intégrante de la science aujourd'hui.

En temps tout d'abord, c'est une activité très prenante (voire très chiante quelque fois). Un article ne s'écrit pas comme ça, au fil de la plume et de l'inspiration. Tout article est basé sur des résultats qui viennent soutenir une réflexion sur un sujet particulier. Donc après avoir fait les expériences et eu les résultats, il faut écrire un article de quelques pages qui présente cette réflexion et les résultats qui vont avec.
Ça n'a rien d'automatique.
En général, les articles sont plus courts que ce que l'on voudrait y mettre. Cela impose une certaine gymnastique, comme pour faire rentrer quatre éléphants dans une deux-chevaux. Ensuite, il faut que le sens reste, c'est à dire que les quatre éléphants n'aient pas l'air d'étouffer, mais de se sentir bien là où ils sont.
Une seule version ne suffit pas. Quand un article est soumis à un journal qui le fait lire à des gens aussi gentils que des inspecteurs des impôts qui vont vérifier si on a mis deux "n" à conard et un à cannard. S'ils ne sont pas contents, ils demandent de refaire des expérience, parfois justifiées, parfois pour faire chier.

Donc écrire un article prend du temps. Préparer une conférence aussi. Le challenge est de rendre un sujet totalement inintéressant en quelque chose d'absolument génial qui fera sauter le public sur les chaises. Cela ne se fait pas en un jour...

Plus important que le temps, la communication en science est ce qui la fait vivre. Un scientifique tout seul, dans son coin ne fera jamais avancer la science. C'est en contact avec les autres que le scientifique avance. Qu'est ce qui se fait en ce moment, dans mon domaine ou ailleurs, les dernières avancées, les dernières méthodes. Pour servir à quelque chose, des résultats doivent être transmis au reste de la communauté scientifique, sinon, ils sont aussi creux qu'un discours de secrétaire général de parti majoritaire en France.

P.S. : Boulet parle de culture poubelle aujourd'hui et fait une comparaison avec l'ADN poubelle, l'ADN qui ne sert à rien...

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