lundi 17 mars 2008

Votation(s)

Hier était organisé le second tour des élections municipales et cantonales, qui tombaient cette année les mêmes jours par le truchement d’un hasard calendaire.

Je ne suis pas allé voter, mais je l’assume.

Tout d’abord je n’avais pas à voter ce dimanche pour les municipales. (Attention, de l’ironie, c’est glissée dans la phrase suivante ; ami lecteur, saurais-tu la détecter ?) J’ai l’immense joie/plaisir/bonheur (rayez la mention inutile) d’habiter dans une commune où Notre Président a réalisé le score rassembleur de 63% lors des dernières consultations présidentielles et où le député UMP, qui doit avoir un abonnement à vie chez le kiné à force de courbettes, a été élu dès le premier tour de scrutin, avec certes un score moins élevé. C’est donc dans un soucis de logique électorale à faire pâlir d’envie d’importe quel mathématicien que le maire DVD (divers droite) a été réélu dès le premier tour également avec 3/4 des voix (certes, c’était facile, yavait que deux listes). Pour les cantonales, le résultat a été moins évident : 45% au premier tour pour le candidat de droite contre 25% pour son poursuivant de gauche.

Donc je ne suis pas allé voter hier, et je n’ai absolument pas honte.

Tout d’abord, il est facile pour n’importe quel quidam (électeur frontiste, militant Lutte Ouvrière, ex-porte-parole d’un palais présidentiel bien connu) que le résultat de ces cantonales, chez moi en tout cas, était joué d’avance, d’où ce dimanche un certain relâchement de la volonté politique, relâchement que j’avais déjà expérimenté dimanche dernier pour les raisons susnommées.

Ensuite, il faisait franchement moche. Ce n’est pas très facile de trouver en soi l’envi de glisser un bulletin dans l’urne quand des trombes d’eau s’abattent sur la ville, renforcées par un vent violent, force 4, houle force 6-7, faiblissant à 5 en soirée.

Re-ensuite, je suis plutôt du genre à m’insurger contre les appels au vote sanction. 2005, rappelez-vous, fut une grande année pour la démocratie. Je me sens obligé de rejoindre ceux qui, à droite surtout et avec mauvaise foi (pléonasme), hurlent à la mort qu’un scrutin local a des enjeux locaux. La couleur politique et la politique nationale n’ont rien à voir et presque rien à faire dans un scrutin local. Entre un con de gauche et un mec bien de droite, je voterai à droite (en tout cas pour une élection locale). De plus, qui dit élection locale dit candidat local, ou au moins issu de la population locale. Ce qui veut dire que, en règle générale, j’ai horreur des parachutages. Et apparemment, je ne suis pas le seul, ce n’est pas Dominique Perben qui viendra me contredire.
Attention cependant, si je vote local, j’attends que les résultats et leurs analyses le soient également (locaux). Inutile de vous dire donc que, en plus de ne pas être allé voter ce dimanche, je n’ai même pas regardé les résultats à la télévision. En plus, j’avais mieux à faire.

Pour finir, à chaque fois que je glisse le bulletin, je repense à cette phrase du grand Pierre (qui nous manque depuis qu’il a eu l’outrecuidance de mourir, et d’un cancer en plus) : « l’adulte ne croit pas au Père Noël, il vote. » Je me sens vraiment con à chaque fois que j’entends la phrase laconique « a voté » dans le bureau de vote de la mairie annexe de ma commune de droite. Alors cette fois, j’ai décidé, certes de me sentir con, mais de chez moi.

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