mardi 4 mars 2008

Supergrass - Road to Rouen

À l'occasion de la sortie du sixième album de Supergrass, je vais parler ici du... cinquième album de Supergrass (logique, non ?)
Soit un groupe de rock anglais de très bonne qualité, responsable il y a pas mal d'année déjà d'un tube qu'on qualifierait volontiers d'hymne pour la jeunesse ("Alright"). Notons qu'ils étaient à peine majeurs à ce moment-là. S'en suit quelques albums de très bon rock, le genre qui donne instantanément envie de se lever de sa chaise pour se tortiller l'arrière-train/sauter dans tous les sens/danser avec les plus belles filles de la soirée (au choix), mention spéciale à "Life on Other Planets" où cette énergie est vraiment communicative.
Trois ans après "Life on Other Planets" (sorti en 2002) est sorti "Road to Rouen" (en 2005 donc), titre à la prononciation plus que bizarre, essayez donc de prononcer ça avec une patate chaude dans la bouche et vous verrez ce qu'endurent les anglophones... Pourquoi Rouen me direz-vous. Tout simplement parce que nos quatre british sont allé s'enfermer dans une grande ferme de la campagne normande pour enregistrer cet opus.

Tout cela est fort intéressant, mais sans grand rapport avec la musique. Si je vous parle de cet album aujourd'hui, c'est pour deux raisons, liées qui plus est.

La première, c'est que cet album est un peu à part dans la discographie du groupe. Les précédents albums ont tous cette vigueur, cette fougue, cette jeunesse qui font que les albums de Supergrass sont très directs, sans temps mort. Là, les choses sont nettement plus posées, réfléchies mais pas calmes pour autant. Le premier titre, "Tales of Endurance" annonce la couleur : un titre rock comme les anglais savent en écrire, où l'envie de sauter au plafond disparait, mais l'énergie reste intact. L'album regorge d'ailleurs de pépites qu'on aurait tord de qualifier de molles ("St. Petersburg", "Low C")...
Pour les habitués de Supergrass, cet album peut dérouter car justement ce qui caractérise Supergrass y est absent, ou du moins bien caché, la jeunesse et la fougue notamment. Mais c'est là le truc. Supergrass réussit à faire un album de Supergrass sans ce qui fait (ou a fait) Supergrass. Derrière, la fougue et la jeunesse, il y a des chansons très très très bien écrites, des mélodies entêtantes, des arrangements soignés et une production qui met tout le monde d'accord.
J'avais donné deux raisons, la deuxième raison est juste au-dessus. Si on prend cet album indépendamment des autres sans connaître le groupe, on va l'écouter avec un grand plaisir, certes pas immédiat mais qui va s'amplifier d'écoute en écoute. Supergrass réussit à produire un album de rock "à l'ancienne", porté, chouchouté, qui dépasse largement le carde de sa propre musique. Ils montrent qu'ils sont capables de sortir de leur propres limites en temps voulu. Supergrass sort du cadre "rock par/pour les jeunes" et devient un grand groupe, dans la qualité de la musique...

Tales of Endurance sur Deezer.

Bonne écoute.

PS: Je précise que le nouvel album de Supergrass, sobrement intitulé "Diamond Hoo Ha" ne sortira que le 24 mars prochain (au Royaume-Uni en tout cas)

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